18 Juin La chute de cheval a-t-elle une utilité pédagogique ?
« C’est le métier qui rentre », « il faut 100 chutes pour faire un bon cavalier », … Vous les connaissez ces petites phrases non ? Nous, on les a entendues toute notre vie, en tant que cavalières puis élèves monitrices et même aujourd’hui de la bouche de nos cavaliers…
Pourtant, en y réfléchissant, on se demande quelle est l’utilité pédagogique réelle de la chute. Faut-il vraiment tomber pour apprendre et être un bon cavalier ? La chute permet-elle d’ancrer certains apprentissages ? Comment travailler sur l’appréhension des cavaliers vis-à-vis de cet événement potentiellement marquant ? Sans prétendre donner des réponses exhaustives, on vous livre ici nos propres réflexions et pratiques, tirées de nos expériences personnelles et professionnelles.
POURQUOI TOMBE-T-ON DE CHEVAL ?
Les causes qui mènent à la chute de cheval
Si l’on analyse l’ensemble des chutes qui arrivent dans un centre équestre ou une écurie, on peut les classer en différentes catégories.
Un certain nombre de chutes est le résultat d’un comportement inattendu ou inapproprié du poney/cheval : peur, comportement dangereux, réaction vive, défense,… A nos yeux, ces chutes sont celles qui pourraient en grande partie être le plus facilement évitées si la cavalerie était toujours parfaitement choisie et éduquée. Toutefois, cela n’est pas toujours possible et il nous faut donc enseigner en prenant en compte ce risque pour garantir un maximum de sécurité.
Certaines chutes sont, elles, le fait du cavalier : georgette à l’obstacle, manque d’assiette, cavalier penché en avant, … Ces erreurs sont souvent dues à une inadéquation entre le niveau du cavalier et le cheval, à un fonctionnement erroné ou une erreur du cavalier à un moment précis. Elles sont selon nous souvent évitables, mais les chutes dues au mauvais fonctionnement du cavalier peuvent se révéler difficiles à éviter. On a tous connu ce petit cavalier un peu maladroit dans son corps qui tombe 10 fois dans le cours rien qu’au pas ou au trot, sans se faire mal mais sans que l’on puisse rien faire d’autre que le faire travailler sur sa stabilité et son fonctionnement sur le long terme.
Parfois, c’est l’alliance des deux (réaction du cheval + manque de niveau côté cavalier) qui explique la chute.
Enfin, certaines chutes restent imprévisibles : cheval qui trébuche, branche en balade, matériel qui casse, cheval qui panache… Celles-ci représentent une petite part de l’ensemble des chutes et sont souvent difficilement évitables (nous excluons ici toutes les situations qui mettent le couple en danger en raison d’une inadéquation évidente entre ce qui lui est demandé et son niveau – exemple : un cheval engagé en complet n’ayant jamais sauté de fixe).
Sondage INSTAGRAM A la question “Etes-vous déjà tombés de cheval ?”, vous avez été 164 à répondre OUI et … 0 à répondre NON !
Peut-on / doit-on empêcher les chutes en équitation ?
De notre avis, un maximum de chutes devraient et pourraient être évitées. Nous pensons que notre rôle d’enseigner est, au-delà d’assurer de facto la sécurité de nos cavaliers, de les mettre dans des dispositions pédagogiques adaptées qui minimisent le risque de chute (cavalerie adaptée et parfaitement éduquée, matériel adéquat, exercices cohérents avec leur niveau). Toutefois, le risque zéro n’existe pas. Cela s’explique parce que nous évoluons avec des êtres vivants, à la fois des chevaux dont nous ne pouvons prévoir 100% des réactions, et des humains tous très différents sur le plan psychique et physique. Nous les faisons évoluer dans des conditions dont nous ne contrôlons pas toujours tous les paramètres. La chute reste donc possible.
Si nous ne croyons pas qu’il faille tomber 100 fois pour être un bon cavalier, nous pensons toutefois qu’accepter que la chute existe et peut arriver, et donc travailler ce sujet avec les cavaliers, est nécessaire pour en faire un allié pédagogique plutôt qu’un ennemi.
POURQUOI LA CHUTE POSE-T-ELLE PROBLÈME ?
La peur de la chute à cheval
La première problématique liée à la chute est bien sur le risque de blessure. Éviter les chutes a donc pour principal objectif d’éviter les blessures plus ou moins graves, puisque l’enjeu est évident pour la santé des cavaliers. Se blesser n’est jamais une partie de plaisir et en équitation en particulier, il arrive, bien que ce soit une minorité des chutes, que les blessures soient graves et nécessitent de lourds protocoles (opérations, plâtre, arrêt de l’équitation temporaire ou définitif, paralysies…).
La deuxième problématique, qui découle directement de la première, est la peur qu’elle engendre chez les cavaliers et leur entourage (nombre de parents sont très inquiets sur ce sujet, parfois plus que les cavaliers eux-mêmes). Qu’elle soit causée par une mauvaise expérience du passé (chute douloureuse, blessure) ou l’appréhension de ce qui pourrait arriver (si je tombe, je vais me faire super mal), la peur de la douleur et de la blessure est assez courante chez les cavaliers, surtout les moins expérimentés.
Enfin, la chute peut faire peur pour différentes autres raisons selon les personnes : souvenir d’un autre cavalier qui est tombé et s’est fait mal, crainte de ne pas paraître « à la hauteur », honte devant les copains, peur d’être mouillé (notamment en période hivernale, certains enfants redoutent vraiment cela !), peur que le cheval se blesse, peur de la mort, appréhension liée à une blessure ou un problème de santé non relatif à l’équitation, appréhension des conséquences d’une chute sur le travail et la vie de famille…
Enfin, la peur de la chute semble parfois aller de pair avec certaines personnalités. Nous connaissons tous des petits cavaliers « têtes brulées », qui ont pu tomber 10 fois sans gravité dans un cours car ils manquent d’équilibre et tombent au moindre tournant, mais ne se posent aucune question et remontent 11 fois sur leur poney. Et il y a ceux qui, au contraire, ne sont jamais encore tombés mais montrent pourtant une peur bleue de la chute. Nous avons tous un rapport à nos émotions différent. Plutôt que de chercher à dire à quelqu’un que sa peur n’est pas valable, il est bien plus respectueux et productif de lui démontrer qu’il a toutes les cartes en main pour pouvoir la gérer plus efficacement.
Dans tous les cas, nous sommes convaincues que la peur n’est pas à taire ou à minimiser. Même si la peur nous parait parfois, à nous enseignants, irrationnelle ou injustifiée, elle ne doit pas être mise de côté. Elle existe pour la personne qui la ressent, personne n’a à juger de sa validité. C’est un élément avec lequel nous devons composer, et surtout sur lequel nous devons travailler pour faire évoluer le mental du cavalier.
Sondage INSTAGRAM – A la question “Avez vous peur de tomber quand vous montez à cheval”, vous avez été 95 à répondre “Parfois, 44 à répondre “jamais”, 16 à répondre “souvent”, 7 à répondre “tout le temps”.
Impact sur les chevaux et cavaliers
Il nous paraît donc tout à fait normal de parler de la peur de la chute, malgré une certaine omerta qui semble régner sur le sujet. Car elle est la source de bien des maux : mal-être, difficulté à se détendre, anticipation, crises d’angoisse, pleurs chez les petits, démotivation, perte de plaisir, voire même abandon de l’équitation…
Bien sûr, elle est aussi à l’origine de nombreux blocages psychologiques et physiques, et donc de problématiques de position et fonctionnement chez le cavalier. Un cavalier qui évolue dans la crainte – consciente ou inconsciente – aura naturellement tendance à se rapprocher de la position fœtale, se « recroquevillant » sur sa selle, bloquant son cheval, s’accrochant à ce qu’il peut. Or, pour progresser et parvenir à être efficace à cheval, il est nécessaire d’atteindre un certain niveau de décontraction.
De plus, ces problématiques de fonctionnement impactent directement le cheval. Il n’est pas rare de constater qu’un cheval ne fonctionne pas correctement au niveau biomécanique car son cavalier ne lui permet pas de le faire : inconsciemment, ses blocages entravent sa bonne position et sa communication avec son cheval.
Travailler sur la peur de la chute et la chute elle-même est donc aussi, à nos yeux, un moyen de faire progresser les cavaliers tout en soulageant les chevaux.
LA CHUTE PEUT-ELLE ÊTRE SOURCE D’APPRENTISSAGE ?
Faut-il tomber de cheval pour apprendre à monter à cheval ?
Selon les principes équestres souvent entendus dans les allées des centres équestres, il faudrait tomber pour que le « métier rentre ». Il arrive même parfois que l’on soit face à un concours de performance, comme si le nombre de chutes attestait de la qualité d’un cavalier.
D’un autre côté, ces dernières années, nous avons constaté que de nombreux cavaliers et parents développent une peur accrue de la chute et aimeraient à tout prix l’éviter – il nous est arrivé que des parents désinscrivent leur enfant car après une chute, leur peur n’a pu être raisonnée malgré nos explications bienveillantes.
Pour notre part, nous ne pensons pas qu’il faille absolument tomber pour apprendre. D’abord, car comme nous l’avons dit, une majorité de chutes devraient être évitées et ne présentent aucun intérêt puisque le cavalier n’aurait rien pu faire. D’autres chutes sans gravité sont l’occasion pour les cavaliers de réaliser quelque chose qu’ils ne saisissent pas ou de corriger leur erreur, et peuvent donc à ce titre présenter un bénéfice pédagogique non voulu. Mais la chute n’est pas à employer volontairement pour enseigner ! L’enseignant a à ses dispositions des tas d’outils pédagogiques pour enseigner efficacement sans en arriver à faire chuter ses cavaliers…
Enfin, si la chute n’est pas nécessaire à l’apprentissage, nous pensons malgré tout qu’avoir déjà chuté sans gravité reste un bon moyen de dédramatiser la chute. Encore une fois, à condition que cela ne soit pas provoqué volontairement et que le cavalier s’en sorte indemne.
Sondage INSTAGRAM – A la question “Enseignants, vos cavaliers ont-ils peur de tomber”? Vous avez été 50 à répondre “Certains”, 41 à répondre “une majorité d’entre eux”, 2 à répondre “non” et 1 à répondre “tous”.
Comment faire de la chute de cheval une source d’apprentissage ?
Lorsque la chute arrive malgré tout et qu’elle a été causée par une erreur du cavalier, l’enseignant peut saisir cette occasion pour en faire une source d’apprentissage à condition qu’elle soit sans gravité. Dans un premier temps, nous préférons laisser le cavalier reprendre ses esprits, tout en le laissant libre d’exprimer ce qu’il ressent (douleur, peur, …) et le manifester à sa façon (pleurs, paroles, silence…).
Une fois ses esprits repris, le cavalier peut être disposé à entendre et comprendre les causes de sa chute. Nous procédons alors ainsi :
- Proposer au cavalier d’analyser lui-même sa chute – ne pas culpabiliser sur ce qu’il n’a pas fait mais mettre l’accent sur ce qu’il s’est passé, de manière objective et basée sur les faits (pas de vocabulaire dévalorisant),
- Demander au cavalier ce qu’il aurait pu faire pour éviter la chute, en étant le plus précis possible,
- L’accompagner en lui donnant des clés supplémentaires et en le rassurant sur sa capacité à se corriger lorsque la situation se représentera,
- L’inciter à renouveler l’exercice, en n’hésitant pas à le simplifier pour lui redonner confiance,
- Féliciter sur sa capacité à surmonter la difficulté, sa persévérance,
- Expliquer en quoi et pourquoi le résultat était différent,
- Si possible, reproposer l’exercice dans sa difficulté initiale et valoriser la réussite.
Lorsque la chute a plutôt été causée par un comportement du cheval, ce peut être l’occasion d’un apprentissage théorique. Par exemple, si le cheval a peur d’un parapluie qui s’ouvre, l’enseignant pourra expliquer que la vision du cheval est particulièrement sensible aux mouvements, bien plus que l’humain, et que cela peut expliquer des réactions qui nous paraissent démesurées. Cela s’applique aussi si le cheval a peur d’un chien (auquel cas expliquer l’instinct de fuite par exemple) ou encore s’il a fait un demi-tour impromptu pour rejoindre les copains (qui peut être rapproché de l’instinct grégaire du cheval). Le but n’étant pas de dire “c’est la faute du cheval, il est nul/bête/compliqué” mais de donner des clés de compréhension sur son comportement.
Chaque comportement peut ainsi être expliqué grâce à des éléments d’éthologie (connaissance de la nature du cheval) concrets, qui pourront à la fois rassurer le cavalier (ce n’était pas ma faute, je comprends mieux la réaction de mon cheval) et lui donner des clés de compréhension pour qu’il puisse anticiper si la situation se reproduit (je sais que mon cheval a peur du mouvement du parapluie, je surveille si le parapluie s’ouvre).
OUTILS & IDÉES POUR AIDER LES CAVALIERS À MIEUX APPRÉHENDER LEUR PEUR DE LA CHUTE
Alors concrètement, qu’est-ce qu’on peut faire pour aider nos cavaliers à gérer la peur de la chute et la chute ? Voici ce que nos réflexions et expériences nous ont amenées à mettre en place.
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Eduquer la cavalerie pour éviter les chutes
Nous pensons qu’une majorité de chutes peut être évitée en éduquant correctement les chevaux et poneys. Des équidés bien dans leurs sabots, qui comprennent les demandes des cavaliers et avec lesquels la communication est basée sur le respect (pas de fuite, pas de peur, pas d’opposition) seront plus sécuritaires pour tous. Les enseignants ont un rôle à jouer en travaillant les poneys pour installer de bonnes bases de communication avec la cavalerie et s’assurer que chaque équidé est adapté pour pouvoir enseigner en toute sécurité.
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Adapter sa pédagogie pour limiter les chutes
Cela passe bien sûr par le fait de proposer des montures adaptées au niveau des cavaliers, des exercices et dispositifs leur permettant de se challenger sans se mettre en danger – rappelons que nous avons une obligation de moyens pour assurer la sécurité de nos cavaliers. Mais c’est aussi, justement, intégrer à sa pédagogie un vrai travail autour de la chute et la peur qu’elle génère. L’accompagnement d’un cavalier particulièrement peureux ou ayant été blessé lors d’une chute demandera plus d’adaptation, de compréhension et de bienveillance dans la durée que celui d’un cavalier sans peurs. Là encore, nous sommes convaincues que c’est à l’enseignant de s’adapter : le cavalier peut être amené à se challenger en “prenant sur lui” mais l’enseignant doit pour cela se montrer compréhensif et prendre en compte cette dimension chez son cavalier.
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En parler pour dédramatiser la chute de cheval
La peur se nourrit du silence. Plus on libère la parole sur le sujet, plus les cavaliers seront à l’aise pour exprimer ce qu’ils ressentent au moment où ils le ressentent, expliquer pourquoi ils ont peur et ce dont ils ont besoin pour être rassurés. C’est ainsi que nous, enseignants, pouvons mettre en place ce qu’il faut pour les accompagner. Si nous faisons comme si la peur n’existait pas et laissons les cavaliers la gérer dans leur coin, cela risque d’empirer la situation à long terme.
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Banaliser sans minimiser
Le corollaire du point précédent, c’est la banalisation de la chute. Attention ! On ne dit pas qu’il faut minimiser “oh ça va, on est tous déjà tombés c’est rien, arrête un peu d’avoir peur” mais de dédramatiser l’événement : “oui, cela arrive et cela peut t’arriver à toi mais sache que je fais tout pour minimiser ce risque. La majorité des cavaliers est déjà tombée et la majorité des chutes sont sans gravité. Cela peut être désagréable mais fait partie de l’apprentissage” Le cavalier peut également apprendre que tomber n’est pas une honte et que cela arrivera probablement au cours de sa vie de cavalier. Parfois, une chute sans gravité peut même être source d’une bonne rigolade avec les autres cavaliers : cela permet de dédramatiser la chute (à condition que le cavalier en rigole et non que les rires soient en réalité de la moquerie). Enfin, nous n’hésitons pas à prendre des exemples de cavalier de bon niveau pour montrer à nos cavaliers que la chute concerne tout le monde. Souvent, ils sont étonnés de savoir que nous-mêmes, mais aussi les grands cavaliers en parcours, chutons ! Cela contribue alors à les rassurer.
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Outils & exercices autour de la chute de cheval
On vous livre ici quelques-uns des outils qu’on utilise régulièrement et d’autres que vous nous avez suggéré lors de notre petite enquête sur Instagram. L’idée n’est pas forcément de dire ouvertement qu’on va travailler sur la chute aux cavaliers, mais plutôt de distiller ces exercices tout au long de l’année pour les aider à prendre confiance et ne pas hésiter à les ressortir dès qu’on sent que cela est nécessaire.
Badaboum
Pour les plus petits, on pratique assez rapidement en début d’année le “badaboum” qui consiste à simuler une chute depuis l’arrêt. L’enseignant va faire tenir le poney et tenir l’enfant lui-même en l’invitant à se laisser tomber de son poney. L’enseignant pare la chute pour la ralentir et orienter le corps de l’enfant de façon à le faire rouler une fois arrivé sur le sol. On peut même en profiter pour les inviter à rouler d’eux-mêmes dans le sable après être tombés. (sous les rires jaunes des parents !). Si l’exercice est bien vécu à l’arrêt, on peut envisager de le renouveler plus tard au pas, poney toujours tenu avec l’enseignant qui pare l’enfant.
Certains d’entre vous pratiquent même des jeux incluant des chutes avec les petits montant à shetlands – n’hésitez pas à nous montrer ça en nous tagguant sur les réseaux sociaux !
Chute sur matelas
Le principe est le même que pour le badaboum mais peut être appliqué aux cavaliers de tous âges. L’enjeu est ici de se laisser tomber de cheval, en roulant au sol, sur un matelas. Cela permet de rassurer les cavaliers sur le fait que la chute sera amortie et peut donner lieu à un jeu de la plus belle chute !
Exercices de respiration
On peut choisir d’apprendre différents exercices de respiration aux cavaliers qu’ils pourront utiliser à leur guise, ou bien les guider dans ces exercices au cours d’une détente ou d’une séance dédiée. Nous n’hésitons pas à programmer des stages de préparation mentale, notamment pour les cavaliers des équipes compétition, au cours desquels nous prenons le temps de travailler sur la respiration, le relâchement et la décontraction. Inviter les cavaliers à se concentrer sur des pensées positives est aussi un moyen de focaliser leur attention sur autre chose que le risque de chute. On peut d’ailleurs puiser pour cela dans les outils de la sophrologie.
Travail sur l’assiette et la confiance en soi
Globalement, plus un cavalier aura confiance en lui, plus il sera à même d’éviter une chute et les émotions qu’elle génère. Or, la confiance sera renforcée si le cavalier sait et sent qu’il tient bien à cheval. Pour cela différents exercices sont à votre disposition en fonction du niveau des cavaliers :
– mise en selle,
– voltige,
– monte à cru,
– travail en terrain varié,
– …
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S’aider du matériel pour protéger des chutes du cheval
Les dernières années ont vu fleurir les innovations technologiques visant à mieux protéger les cavaliers. A notre sens, il serait dommage de s’opposer à ce que nos cavaliers utilisent ces outils. Cela contribue à les rassurer et nous aide, nous enseignants, à minimiser le risque de blessure grave en cas de chute. Il y a les choses simples et les outils plus techniques, à chacun sa méthode :
– étrivière autour du cou,
– gants techniques pour bien protéger les mains,
– gilet de protection,
– airbag, (attention à désensibiliser les chevaux au bruit, au risque de causer plus de dégats après la chute si le cheval prend peur)
– étriers de sécurité,
– …
Vous l’avez compris, nous considérons que la chute doit être évitée si cela est possible mais aussi qu’elle fait partie de la vie du cavalier et de son apprentissage. Elle participe à renforcer la persévérance et l’humilité, des valeurs intrinsèques à la pratique de l’équitation (non, nous n’avons pas dit qu’il est nécessaire de tomber pour être persévérant et humble, mais savoir que nous pouvons chuter participe à renforcer ces qualités).
L’enseignant de 2021 doit prendre en compte le risque de chute et la peur qu’elle génère, accompagner ses cavaliers dans un travail continu autour de cette problématique en toute bienveillance. C’est à ces conditions que les cavaliers vivront une équitation épanouie et sereine tout en sortant suffisamment de leur zone de confort pour se challenger et progresser de manière régulière.