Equitation éthologique et horsemanship : c'est quoi ? - Horseasy
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Equitation éthologique et horsemanship : c’est quoi ?

Quand on a un parcours de cavalier « classique », les notions d’équitation éthologique, éthologie et horsemanship paraissent souvent un peu floues. D’ailleurs on entend encore souvent que ça consiste juste à faire plan-plan avec son cheval en lui faisant faire la révérence dans la carrière ou en cranant parce qu’on arrive à monter en licol ! Difficile à allier avec des objectifs sportifs, réservé aux cavaliers qui ne savent pas monter ou à ceux qui ont peur… Pas mal d’à prioris entourent ces termes 😕

Malheureusement, il existe encore beaucoup trop de sources d’informations qui sont erronées ou incomplètes sur le sujet (plus par confusion que par mauvaise intention bien sûr). Car éthologie, équitation éthologique et horsemanship ne renvoient pas tout à fait aux mêmes notions. Et qu’en plus, on ne parle même pas de travail à pied. Paf, voilà de solides croyances qui volent en éclat. 🔥 Vous êtes prêt.e à remettre vos pendules à l’heure ?

(Petite astuce : lorsqu’une phrase est soulignée, c’est que vous pouvez cliquer dessus pour aller voir plus d’infos sur le sujet)

Equitation éthologique, éthologie ou horsemanship ?

 

Ethologie et équitation éthologique = même combat ?

 

Commençons par le commencement : l’éthologie et l’équitation éthologique NE SONT PAS LA MËME CHOSE. 📢 Je répète : CE N’EST PAS PAREIL.📢 Seules des personnes ayant fait des études et obtenu un diplôme en éthologie peuvent se prétendre éthologues.

L’éthologie est l’étude du comportement animal. L’éthologie équine étudie donc le comportement des chevaux, dans leur milieu naturel mais pas que. (La dernière expérience menée par Léa Lansade, LA madame éthologie en France, impliquait des écrans !)

Il s’agit donc d’une science, avec tout ce que cela suppose comme protocoles et objectifs : la recherche. Les éthologues cherchent à en savoir plus sur les chevaux et à mieux les connaitre. Car non, nous ne savons pas tout sur eux, loin de là.

Ce qui, soit dit en passant, nous oblige à accepter que ce que nous faisons/croyons aujourd’hui pourrait être complètement remis en question par de nouvelles découvertes demain, dans 10 ans ou dans un demi-siècle. L’essentiel est donc de faire du mieux que nous pouvons en l’état des connaissances actuelles, par exemple grâce aux principes d’apprentissage.

 

L’équitation éthologique, ce n’est pas (que) du travail à pied

 

Et c’est ce que tente de faire l’équitation éthologique. Le problème de l’équitation éthologique est sa manipulation par la Fédération Française d’Equitation, qui en a fait une discipline à part, et à pied principalement ! Or, c’est une hérésie. Heureusement, quelques notions sont maintenant inclues dans le passage des Galops classiques.

Si le travail à pied est en effet largement utilisé puisqu’il sert à l’éducation du cheval et à l’apprentissage de bien des notions avant de les apprendre en selle, ce n’est pas le seul champ d’application.

L’équitation éthologique consiste à appliquer les connaissances scientifiques dans notre pratique avec le cheval, et notamment les principes d’apprentissage. Nous pouvons ainsi adapter notre pratique pour mieux nous faire comprendre de nos chevaux, respecter ses particularités psychologiques et développer une meilleure relation. Les sciences ont apporté énormément de connaissances ces dernières années et nous devons à nos chevaux de les considérer pour mieux les comprendre.

 

Le Horsemanship, ou science de l’homme de cheval

 

Oui ben là aussi c’est une science alors, mais c’est quoi la différence ? Alors non, c’est une jolie formulation mais le horsemanship n’est pas une science à proprement parler. C’est une façon de faire et voir les choses. Donc plutôt une méthode pour éduquer son cheval.

Plus précisément, le horsemanship nous est issu des fameux messieurs à chapeau venus des Etats-Unis. Ceux-ci, Pat Parelli en tête (qui a lui même ensuite créé sa propre méthode légèrement différente, le PNH), se basent principalement sur l’observation et leur connaissance des chevaux pour les éduquer de façon « naturelle » (on reviendra aussi sur cette notion de naturalité 😉). Ils se basent aussi assez fortement sur l’individu cheval, avec notamment la notion de personnalités chez Parelli (qui reste tout de même une catégorisation des chevaux en 4 groupes, mais qui aide à « lire » son cheval un peu mieux).

Ces horsemen s’appuient donc davantage sur du ressenti, de l’expérience et pas mal de convictions et principes qu’ils se sont forgés en observant et côtoyant les chevaux. Si certains sont intéressants (les personnalités notamment), d’autres comme la notion dominé/dominant ne sont pas validés scientifiquement (la dominance n’est qu’un comportement social entre chevaux concernant l’accès aux ressources). En outre, on constate généralement l’absence de notion de biomécanique ou de principes d’apprentissage dans le horsemanship..

Aujourd’hui, de nombreux intervenants utilisant le terme « horsemen » et « horsewomen » proposent des approches plus globales, donnant au horsemanship une nouvelle dimension renvoyant à la gestion « naturelle » des chevaux.

 

Notre vision sur l’équitation éthologique et le horsemanship

 

Aucune méthode ne devrait être absolue

Faute de meilleurs termes qui illustrent pleinement et sans connotations notre vision, nous choisissons le plus souvent de vous parler d’équitation éthologique. Pour autant, nous nous informons et inspirons de différentes méthodes, de différents experts et différences sources pour nous faire notre propre avis et « méthode ». Cela passe entre autres par des éthologues, des experts en équitation éthologique et en horsemanship.

Nous ne prônons pas une méthode absolue : la vérité se situe toujours quelque part entre la théorie et la réalité du terrain. Par exemple, l’équitation éthologique prend en compte les principes d’apprentissage, mais l’apprentissage est fortement influencé par la personnalité (le tempérament) des chevaux. Il est donc nécessaire de se « confronter » au cheval pour comprendre comment bien l’éduquer.

Nous croyons à l’esprit critique, bienveillant mais éveillé, pour prendre ce qu’il y a de meilleur dans différentes méthodes sans virer dans un quelconque extrémisme.

 

La pratique… la réalité

 

Sur le terrain, face à nos chevaux ou ceux des autres, nous avons déjà eu l’occasion de constater qu’appliquer une méthode sans prendre en compte le contexte, le tempérament, les capacités mentales ou physiques n’était pas bénéfique. Cela aboutit parfois à des pratiques qui sont en réalité à l’opposé de ce que quelqu’un peut prétendre.

Il s’agit donc de se former et s’informer grâce à un maximum de sources, pour ensuite se confronter à la réalité du terrain, face au cheval. La qualité première d’un bon enseignant en équitation étho ou horseman/woman sera de s’adapter. Cela s’acquiert avec de l’expérience, mais aussi beaucoup d’ouverture d’esprit et d’humilité.

 

 

Si vous ne deviez retenir qu’une chose de cet article, on aimerait que ce soit que même si on peut être à cheval sur les termes, l’important est de voir au-delà ! Ne nous cantonnons pas à une notion ou une autre, une méthode ou une autre, mais gardons en tête un esprit global : celui d’étudier de plus près, grâce à la science et tous les outils à notre disposition, cet animal magnifique qu’est le cheval pour améliorer notre communication avec lui. Et par là même, notre équitation.