08 Fév La motivation dans la pratique de l’équitation
La motivation est ce qui nous pousse à faire quelque chose ou atteindre un but. Etre motivé pour monter à cheval, ça vous semble peut-être évident au premier abord ! Mais en y réfléchissant, on a tous connu des périodes plus ou moins dynamiques. Si la plupart du temps se lever aux aurores pour voir pompom est synonyme de joie, parfois nous n’avons simplement pas envie. Voyons ça d’un peu plus près…
La motivation dans le regard
Qu’est ce qui motive un cavalier ?
Dans la pratique de l’équitation, on pourrait imaginer que la motivation est forcément de mise.
Or, la motivation peut avoir plusieurs sources :
- elle peut être intrinsèque (la passion, l’envie) c’est à dire venir directement de l’individu. C’est souvent le cas pour être auprès des chevaux. Mais comme toute activité chronophage et d’extérieur, selon la pratique qu’on en a (loisirs, compétitions), nous sommes en proie à des variations de motivation –
surtout l’hiver. Pas de panique, il faut savoir prendre du temps pour soi, se recentrer, revoir nos priorités, et ce qui nous fait envie ! - elle peut aussi être extrinsèque, c’est à dire venir de l’extérieur : être poussé par quelqu’un d’autre, des parents, un groupe d’amis… C’est parfois un bon déclencheur ! Qui peut nous pousser à essayer une nouvelle discipline, à la pratique de la compétition ou chercher à se dépasser. Mais il faut savoir s’écouter avant tout !
Le rôle de l’enseignant dans la motivation
Pour les cavaliers qui suivent des cours, le personnage de l’enseignant est un facteur important : si l’élève est face à une personne dynamique, disponible et à l’écoute, il sera plus apte à se donner lui aussi à 100%. Il sera peut-être aussi rassuré, et la mise en confiance indispensable à une bonne relation cavalier-enseignant plus rapidement instaurée. Cela va de pair avec un bon accueil au cœur de la structure et dans ses cours.
Ensuite, l’élève doit sentir qu’on le prend vraiment en compte: il est primordial d’individualiser les consignes, exercices et objectifs, et pour cela de communiquer pour comprendre ses attentes. Une bonne communication permettra également d’instaurer un climat propice à l’échange, permettant alors de valoriser l’élève.
Enfin, il est important de diversifier les activités qui lui sont proposées. Même si cela reste au stade de la découverte, l’intérêt de l’élève s’en voit sollicité, et son attention retrouvée.
Quelles sont les causes de la perte de motivation chez le cavalier ?
Identifier les causes d’une perte de motivation, c’est aussi prendre du recul sur sa pratique, se poser les bonnes questions.
En tant qu’enseignant, si malgré tous nos efforts, l’élève montre des symptômes apparents d’absence de motivation… Peut-être faut-il chercher le mal à l’origine ! Plusieurs causes auxquelles on ne donne parfois pas assez d’importance peuvent peser dans la balance.
Par exemple:
– le sentiment d’insécurité: cheval trop compliqué ? Discipline trop à risques ? Les peurs peuvent avoir une multitude d’origine, et il est parfois dur de mettre le doigt dessus ;
– la peur de l’échec, si le cavalier est en proie à des pressions extérieures (parents, camarade de niveau supérieur…) ;
– la dévalorisation, pour un cavalier trop exigeant avec lui-même ;
– l’ennui, parfois de pair avec une mauvaise ambiance ou une absence de but/projet, finit de mettre à terre la motivation parfois fragile de certains cavaliers.
En cela, le rôle de l’enseignant est de savoir identifier et mettre le doigt précisément sur le problème, afin de proposer un enseignement plus adapté et ainsi améliorer de façon globale la qualité de son enseignement.
La chute, source de peur.
Et concrètement, comment motiver les cavaliers ?
Pour les cavaliers qui montent seuls, ceux qui ont l’impression de toujours faire la même chose, ou encore les cavaliers qui pensent ne jamais arriver à s’y mettre, demandez-vous déjà ce qui vous plait ? Ce dont vous avez vraiment envie, ce qui vous fait rêver ! A partir de là, fixez-vous un ou des objectifs. C’est toujours plus motivant de penser à une finalité, à du concret.
Côté enseignant, la qualité de la pédagogie se traduit aussi par cette capacité d’analyse et la mise en œuvre de solutions concrètes :
– par des aménagements, en termes de sécurité d’abord pour instaurer un climat de confiance propice à l’écoute du cavalier (réduction de l’aire de travail, ajout d’une étrivière autour de l’encolure du cheval…),
– par des explications ! Quoi de plus frustrant que de faire un exercice sans en comprendre ni le sens, ni l’intérêt ? Combien d’enseignants se contentent-ils de donner des instructions sans expliquer d’abord comment faire, ni pourquoi ? Pourtant, c’est en donnant du sens à l’exercice, qu’on renoue avec un objectif, plus ou moins proche, et qu’on donne de l’intérêt.
Le rôle de l’enseignant, capter l’attention
Susciter/retrouver l’intérêt passe aussi parfois par le simple fait de ressentir et faire ressentir des sensations : accentuer sur un point en particulier (une sensation de garrot qui monte à l’obstacle aidé par un dispositif particulier, la sensation de l’engagement d’un postérieur dans une cession par un cheval finement dressé, etc.), et centrer son attention/l’attention du cavalier sur ce qu’il se passe sous son assiette, entre ses jambes, au bout de ses doigts.
La qualité d’un enseignant ne se mesure pas à sa technique (bien que primordial), mais bien à sa façon de transmettre son savoir. Et pour bien transmettre, il faut parfois user d’un soupçon de psychologie pour s’adapter à chacun. La force d’un bon enseignant, c’est son adaptabilité ! Côté cavalier, n’hésitez pas à communiquer avec votre enseignant, lui exposer vos attentes, vos limites, vos objectifs. Posez lui des questions, exposez lui vos doutes et vos envies. Et si vous vous sentez dans une impasse… allez explorer de nouvelles choses !