20 Jan Comment améliorer le fonctionnement assis de mes cavaliers ?

 

Parmi les 3 fondamentaux, « S’équilibrer » est certainement le pilier essentiel. Je repense souvent à ce stage avec Luca Moneta, cavalier international de CSO, pendant lequel il a mis à cheval un parfait débutant, sans rênes dans les mains, dans le roundpen. Dix minutes plus tard, le cavalier était en suspension au-dessus de ses pieds, en équilibre sur son cheval et avec lui dans le mouvement… au galop !

Un bel exemple qui nous a prouvé qu’avec une pédagogie adaptée, un cavalier peut rapidement trouver son équilibre en suspension à cheval y compris dans les allures vives. Toutefois, il en va – à notre sens – différemment de l’équilibre et du fonctionnement assis : être équilibré et fonctionner assis à cheval en toutes circonstances (ou presque) est un travail de fond et de longue haleine.

Mais c’est une quête qui doit commencer dès les premiers cours d’équitation. L’équilibre est le préalable à un bon fonctionnement du cavalier, lui-même indispensable pour être efficace et “a propos” à cheval. Cela explique qu’en tant qu’enseignants, nous soyons sans cesse en quête de nouveaux outils pour améliorer le fonctionnement assis de nos cavaliers. 

Pourquoi travailler le fonctionnement assis de nos cavaliers ? 

Un.e cavalier.e peut avoir une bonne position (manière de se tenir à cheval à l’arrêt) sans un fonctionnement correct (façon dont il se tient dans le mouvement et dont il/elle utilise ses aides). Pourquoi alors est-il nécessaire de travailler le fonctionnement en particulier ?

1. Plus d’efficacité

Nous le disions en introduction, le premier objectif est d’atteindre un niveau d’efficacité permettant une équitation fine et une communication claire avec son cheval. Pour cela, le/la cavalier.e doit pouvoir utiliser son corps de façon dissociée (indépendance des aides), au bon moment (justesse), avec la bonne intensité (finesse), de manière claire (coordination). Plus le cavalier progresse techniquement, plus il est efficace et à même de communiquer avec son cheval.

2. Plus de sécurité

Et oui ! On ne doit pas oublier que notre premier devoir est de garantir la sécurité de nos cavaliers. Or, pour tenir à cheval en toutes circonstances, il est nécessaire de savoir adapter son comportement et son équilibre. Le fonctionnement du cavalier participe donc à lui assurer plus de sécurité à cheval.

3. Plus de confort

Pour imager cela, on est tous capables de visualiser le cavalier débutant rebondissant dans sa selle au trot assis. Qui, de lui ou de son cheval, est le plus inconfortable ? Les deux, à vrai dire. Permettre au cavalier d’améliorer son fonctionnement est donc un moyen incontournable d’augmenter le confort du couple. Et un cavalier qui tient mieux à cheval, est aussi un cavalier qui a plus d’assurance, se relâche, peut donc améliorer son fonctionnement et ainsi de suite : le début d’un cercle vertueux ! Cela est d’autant plus important pour nos chevaux car notre rôle d’enseignant est bien de les protéger et leur épargner autant que faire se peut tout inconfort. 

4. Plus de santé

“Le cheval c’est mauvais pour le dos”, vous l’avez certainement déjà entendu ? De manière générale, un mauvais fonctionnement à cheval peut être source de douleurs, de tensions, d’inconforts dans la vie de tous les jours. Notre rôle d’enseignant doit être d’amener nos cavaliers à une pratique saine et sécuritaire pour leur mental et leur corps : améliorer leur fonctionnement y participe.

II. Comment améliorer le fonctionnement assis de nos cavaliers ? 

Certes, c’est important, mais comment améliorer efficacement le fonctionnement des cavaliers ? Est-ce qu’il suffit de les faire tourner au trot assis pendant des heures ? Est-ce même nécessaire ? Peut-on nous mêmes trouver de nouveaux outils pour les aider ?

1. Affiner son oeil

D’abord, nous pensons qu’il est important de travailler notre œil en tant qu’enseignant, et d’affiner notre analyse. Nous avons déjà évoqué l’analyse vidéo dans cet article par exemple. Mais nous croyons aussi que pour s’améliorer, il est essentiel de regarder d’autres cavaliers. En concours, pendant des stages, des formations… Observer d’autres cavaliers que vous ne connaissez pas vous aidera à détecter les bons et moins bons fonctionnements, comparer et trouver des solutions. Mais faut-il encore savoir quoi regarder !

2. Travailler sa capacité d’analyse

C’est là tout l’intérêt d’affiner ses repères et ses observables. 

Pour analyser la posture du cavalier dans le fonctionnement assis, on peut découper en trois parties : 

• le haut du corps,
• le bassin,
• le bas du corps. 

En fonction de la discipline, notre œil va s’attarder sur des observables différents. 

Une vision globale dans le mouvement permet ensuite de juger de :

• l’assiette, qui permet de rester en équilibre et conditionne la fixité des mains et des jambes
• la fixité, au sens où il y a absence de mouvement parasite 
• le liant, qu’on définit par l’absence de contrainte et d’effort dans l’exécution du mouvement 
• l’aisance, qui est la liberté d’attitude qui découle des points cités plus haut. 

 

Vous rêvez d’avoir un document récapitulant tous les observables pour chaque partie du corps dans le fonctionnement assis ? Retrouvez la liste complète dans notre cours HORSEASY x Le Simulateur Equestre Français sur le fonctionnement assis du cavalier

 

3. Savoir formuler un diagnostic

Cette analyse du fonctionnement du cavalier permet d’établir un diagnostic, car souvent… Le problème n’est pas le problème ! Il est donc important de comprendre la source des mauvais fonctionnements observés. Une main qui bouge ? Peut-être n’est-ce pas un problème de bras mais simplement de déséquilibre, avec un cavalier qui se raccroche à ce qu’il peut. Corriger le symptôme ne sert à rien si on ne corrige pas le problème à la source !

4. Proposer des pistes d’optimisation adaptées

Pour travailler sur l’optimisation du fonctionnement assis de nos cavaliers, nous pensons qu’il est nécessaire de posséder une “boite à outils”, comprenant une multitude de méthodes et exercices. L’idée est en effet d’adapter l’optimisation à chaque cavalier, à sa façon d’apprendre et à sa relation à son corps en piochant dans la “boite” les outils qui sont les plus pertinents. Un enseignant ne peut pas appliquer une méthode toute faite à tous ses cavaliers. 

III. Exemples d’outils pour améliorer le fonctionnement assis des cavaliers

Vers quoi souhaitez-vous amener vos cavaliers ? Que recherche-t-on comme “idéal” lorsqu’on cherche à améliorer son fonctionnement ou celui de ses cavaliers ?

On le disait en introduction, l’équilibre est à la source du fonctionnement. C’est lui qui doit être recherché en priorité. Or, il est souvent utile de permettre aux cavaliers de visualiser ce qu’est un fonctionnement en équilibre pour leur faire comprendre ce que l’on cherche. Car cela ne se limite pas qu’à une bonne assiette (même si c’est un bon début !)… Quels outils utiliser pour leur transmettre ces notions et les amener vers un meilleur fonctionnement ?

1. La mise en selle… encore et toujours !

On connait tous la mise en selle dite « à l’ancienne », souvent synonyme de « sans pédales » et souffrance pendant une heure ! Si la condition physique du cavalier est primordiale à cheval, et que ce type de mise en selle permet de faire travailler les adducteurs et les abdos pendant une heure, elle crée malheureusement souvent des crispations et contractures qui la rendent parfois contre productive. La mise en selle reste indispensable, mais elle doit être bien pensée pour être efficace.

Les efforts musculaires oui, mais à bon escient !

Retrouvez ici notre fiche péda spéciale mise en selle pour piocher quelques idées d’exercices.

2. L’analyse posturale

L’évolution de la recherche, notamment dans le domaine du sport de haut niveau, commence à permettre l’utilisation de nouveaux outils et le développement de l’analyse posturale. https://equipedia.ifce.fr/equitation/cavalier/condition-physique/reprogrammation-posturale-du-cavalier. 

Il s’agit d’une approche clinique visant à établir un bilan postural en lien avec différents praticiens autour du cavalier, à l’aide de plans, de vidéos, de tests d’équilibre… Ensuite, le professionnel cherchera à rendre le cavalier plus efficace dans son fonctionnement, notamment grâce à l’utilisation de semelles.

Cette approche est intéressante mais ne s’intéresse qu’à la posture et devra être complémentée par d’autres méthodes, notamment de préparation physique voire de traitements médicaux.

3. L’approche du Balancier Global

a. Qu’est-ce que le balancier global ?

Le Balancier Global est une approche du fonctionnement développée par Peteris Klevins. Kinésithérapeute de profession, il est le créateur du simulateur équestre, un outil simulant les mouvements du cheval, développé pour la préparation physique des cavaliers (mais pas que).

Nommé ainsi par Peteris Klavins, le balancier global est un, mode de fonctionnement à cheval qui permet au cavalier de rechercher l’équilibre assis. Eric et Irene Bonnot, fondateurs du Simulateur Equestre Français, travaillent avec le simulateur équestre depuis de nombreuses années

b. Utiliser le Balancier Global pour améliorer le fonctionnement assis de vos cavaliers

Parce que nous pensons que l’approche du Balancier Global d’Eric et Irène fait partie des outils à avoir dans votre “boite à outils” d’enseignant (cf Partie 2), nous avons collaboré avec Le Simulateur Equestre Français pour créer le premier cours en ligne autour du Balancier Global.

De la théorie des modes de fonctionnement à l’optimisation des cavaliers, en passant par la formulation d’un diagnostic et les explications sur le Balancier Global, nous avons voulu vous proposer dans ce cours de découvrir pourquoi et comment cette approche peut vous aider à améliorer le fonctionnement assis de vos cavaliers.

A travers un cours composé de plusieurs modules vidéos, des documents prêt-à-l’emploi, des outils concrets à utiliser, on vous propose d’enrichir votre pratique d’enseignant.

Découvrez le balancier global et l’approche du Simulateur Equestre Français et améliorez le fonctionnement assis de vos cavaliers